Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/62

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Quels étaient ces individus qui menaient si grand bruit ?

C’étaient des Rangers.

Ceci demande une explication.

Aussitôt après chacune des différentes révolutions qui bouleversent périodiquement le Mexique depuis qu’il a déclaré si pompeusement son indépendance, le premier soin du nouveau président qui arrive au pouvoir est de licencier les volontaires qui ont grossi accidentellement les rangs de l’armée et lui ont fourni les moyens de renverser son prédécesseur.

Ces volontaires, nous devons leur rendre cette justice, forment tout le rebut de la société et tout ce que la nature humaine fournit de plus dégradé ; ces hommes sanguinaires, sans foi ni loi, qui n’ont ni parents ni amis, sont une véritable lèpre pour le pays.

Rejetés brutalement dans la société, la vie nouvelle qu’ils sont contraints d’adopter ne convient nullement à leurs habitudes de meurtre et de pillage ; ne pouvant plus faire la guerre à leurs compatriotes, ils forment des corps francs et s’engagent, moyennant un certain salaire, à faire la chasse aux Indios bravos, c’est-à-dire aux Apaches et aux Comanches qui désolent les frontières mexicaines.

En sus de leur solde, le gouvernement paternel des États-Unis au Texas et du Mexique, dans les États de la Confédération, leur alloue une certaine somme pour chaque chevelure d’Indien qu’ils apportent.

Nous ne croyons rien dire de nouveau en assurant qu’ils sont le fléau des colons et des habitants, qu’ils rançonnent sans pudeur, de toutes les façons, lorsqu’ils ne leur font pas pire.

Ceux qui étaient en ce moment réunis sur les bords