Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/89

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ennemi était sorti un regard empreint d’une expression de haine impossible à rendre :

— Maintenant nous sommes quittes, don Miguel Zarate, puisque vous avez voulu me reprendre la vie que vous m’aviez sauvée, priez Dieu qu’il ne nous remette pas face à face !

Il poussa un profond soupir et roula lourdement sur le sol.

Il était évanoui.

En ce moment ses fils entrèrent dans la hutte.


X.

Le Sachem des Coras.

C’était quelques jours après les événements que nous avons rapportés dans le précédent chapitre.

Il faisait une de ces chaudes et éblouissantes journées comme il n’est pas donné à nos froids climats d’en connaître.

Le soleil déversait à profusion ses chauds rayons, qui faisaient étinceler et miroiter les cailloux et le sable des allées de la huerta (jardin) de l’hacienda de la Noria.

Au fond d’un bosquet d’orangers et de citronniers en fleur, dont les suaves émanations embaumaient l’air, au milieu d’un fourré de cactus, de nopals et d’aloès, une jeune femme dormait nonchalamment étendue dans un hamac de fils de phormium tenax suspendu entre deux orangers.

La tête renversée en arrière, ses longs cheveux noirs dénoués et tombant en désordre sur son cou et