Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/405

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L’absence de son complice ne fut pas longue ; il reparut au bout de dix minutes.

— Asseyez-vous, et contez-moi vos découvertes, lui dit le Mayor.

— Ce ne sera pas long, répondit l’autre en s’asseyant. Les traces de sang que j’ai soigneusement suivies m’ont conduit jusqu’à l’extrémité de la ruelle, où une voiture a dû stationner longtemps ; du foin et de l’avoine retrouvés à terre, m’ont fait comprendre que l’homme sur lequel vous avez tiré l’avait appostée là : c’était une voiture à quatre roues. Les traces de sang s’arrêtent précisément à la place où devait se trouver la portière ouverte : la trace de ses pieds est parfaitement visible dans la boue.

— Est-ce tout ?

— Pas tout à fait ; je suis entré chez le charcutier qui est au coin de la ruelle, et j’ai dit à la dame du comptoir que j’avais oublié un paquet dans une voiture de place, dont malheureusement je n’avais pas pris le numéro, que cette voiture, après avoir longtemps stationné à l’entrée de la ruelle, était partie il y avait à peine une demi-heure.

— Ah ! ah ! voilà qui n’est pas trop bête, cher ami ; et que vous a répondu cette brave femme ?

— Elle m’a dit qu’elle avait en effet remarqué cette voiture, et qu’elle avait, sans y apporter d’importance, remarqué le numéro inscrit derrière ; que ce numéro, composé de trois chiffres seulement, était 107 ou 109, elle n’était pas certaine du dernier chiffre, à cause de la distance, mais que ce devait étre un 7 ou un 9. Je ne voulus pas insister davantage, et je me retirai après l’avoir remerciée.

— Très bien, mon camarade, peut-être, grâce à ce numéro, retrouverons-nous notre homme.

— À quoi cela nous servira-t-il ?

— À nous débarrasser de lui.

— À quoi bon nous occuper de ce misérable ? Son coup est manqué ; peut-être est-il dangereusement blessé : cette leçon lui suffira ; nous ne le retrouverons pas sur notre route.