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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

— Ah ! fit-il, c’est donc vrai, ce qu’on m’a dit ?

— Je ne sais à quoi vous faites allusion, mais je vous réitère ma demande.

— Je ne connais pas cet homme, puisque je ne suis arrivé ici qu’après son départ.

— Si, vous le connaissez, reprit-elle avec résolution ; pourquoi chercher un faux-fuyant si vous voulez fausser la promesse que vous m’avez donnée ? il vaut mieux être franc.

— C’est bon, répondit-il d’une voix sombre avec un ton de mordante ironie ; rassurez-vous, Carmela, je défendrai votre amant.

Et il s’élança précipitamment hors de la salle en proie à la plus violente colère.

— Oh ! s’écria la jeune fille en se laissant tomber sur un banc et en fondant en larmes, oh ! que ce démon est bien nommé le Jaguar ! C’est un cœur de tigre qu’il a dans la poitrine.

Elle cacha son visage dans ses mains et éclata en sanglots.

Au même instant on entendit au dehors le galop rapide d’un cheval qui s’éloignait.


XIII

CARMELA.


Maintenant, avant de continuer notre récit, il est indispensable que nous donnions aux lecteurs certains détails importants et indispensables aux faits qui vont suivre.