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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

— Le Renard-Bleu est un chef, répondit l’Indien, et il a à causer avec le Visage-Pâle.

— Est-ce que le Renard-Bleu n’est pas satisfait de la manière dont je l’ai reçu, ainsi que ses compagnons ?

— Ce n’est pas cela, les guerriers boivent, le chef veut autre chose.

— Ah ! dit le métis, j’en suis fâché, car j’ai donné tout ce que j’avais.

— Non, répondit sèchement l’Indien.

— Comment, non ?

— Où est la fille aux cheveux d’or ?

— Je ne vous comprends pas, chef, dit le métis qui, au contraire, comprenait fort bien.

L’Indien sourit.

— Que le Visage-Pâle regarde le Renard-Bleu dit-il et il verra que c’est un chef et non un enfant qu’on amuse avec des mensonges. Qu’est devenue la fille aux cheveux d’or, celle qui habite ici avec mon frère ?

— La femme dont vous parlez, si c’est la jeune fille à qui cette maison appartient que vous voulez désigner…

— Oui.

— Eh bien ! elle n’est pas ici.

Le chef lui lança un regard scrutateur.

— La Face-Pâle ment, dit-il.

— Cherchez-la.

— Elle était ici il y a une heure.

— C’est possible.

— Où est-elle ?

— Cherchez.

— La Face-Pâle est un chien dont je prendrai la chevelure.