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LES RODEURS DE FRONTIÈRES


XX

CONFIDENCES.


Tranquille avait attentivement écouté le récit de la jeune fille, la tête basse et les sourcils froncés ; lorsqu’elle se tut, il la regarda un instant d’un air interrogateur.

— Est-ce tout ? lui demanda-t-il.

— Tout, lui répondit-elle timidement.

— Et Lanzi, mon pauvre Lanzi, n’en avez-vous donc pas eu de nouvelles ?

— Aucune. Nous avons entendu deux coups de feu, le galop furieux de plusieurs chevaux, le cri de guerre des Apaches, puis tout est retombé dans le silence.

— Que sera-t-il devenu ? murmura tristement le tigrero.

— Il est résolu, il me paraît connaître la vie du désert, murmura le Cœur-Loyal.

— Oui, reprit Tranquille ; mais il est seul.

— C’est vrai, fit le chasseur ; seul contre cinquante, peut-être.

— Oh ! s’écria le Canadien, je donnerais dix ans de ma vie pour avoir de ses nouvelles.

— Caraï ! compadre ! s’écria une voix joyeuse, je vous en apporte, moi, de toutes fraîches, et je ne vous demande rien pour cela.

Les assistants tressaillirent malgré eux au son de cette voix, et se retournèrent vivement du côté où elle se faisait entendre.