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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

tains détails sur l’homme étrange que nous avons mis en scène dans notre précédent chapitre, détails bien incomplets, sans doute, mais cependant indispensables pour l’intelligence des faits qui vont suivre.

Si, au lieu de raconter une histoire vraie, nous inventions un roman, nous nous garderions certes d’introduire dans notre narration des personnages comme celui dont nous nous occupons en ce moment ; malheureusement nous sommes contraint de suivre la ligne qui se trouve toute tracée devant nous, et de dépeindre nos personnages tels qu’ils sont, tels qu’ils ont existé et pour la plupart existent encore.

Quelques années avant l’époque où se place le commencement de la première partie de ce récit, une rumeur d’abord sourde, mais qui bientôt prit une certaine consistance et une grande notoriété dans les vastes déserts du Texas, s’éleva presque subitement, glaçant de terreur les Indios bravos et les aventuriers de toute sorte qui parcourent ces immenses solitudes dans tous les sens.

On disait qu’un homme ayant l’apparence d’un blanc parcourait depuis quelque temps le désert, à la poursuite des Peaux-Rouges, auxquels il semblait avoir déclaré une guerre acharnée ; on racontait sur cet homme, qui, disait-on, marchait toujours seul, des actes d’une cruauté horrible et d’une audace inouïe : partout où il rencontrait les Indiens, quel que fût leur nombre, il les attaquait ; ceux qui

    riphrase et traduire littéralement le mot comanche kiéin-stomann, d’ailleurs le verbe scalper existe dans notre langue, scalpeur en doit naturellement dériver : nous espérons que le lecteur nous pardonnera de nous en servir. — G. Aimard.