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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

— Alors, quelle réponse me faites-vous ?

— Aucune.

— Comment, aucune ?

— Je préfère vous charger.

— Oh ! oh ! c’est une rude besogne que vous vous taillez là : nous sommes dix-huit, savez-vous ?

— Peu m’importe votre nombre. Seriez-vous cent que je vous chargerais de même.

— By god ! Pour la rareté du fait, je serais curieux de voir ce combat d’un homme contre vingt.

— Ce ne sera pas long.

En disant ces paroles, le Scalpeur fit reculer son cheval de quelques pas.

— Un instant, que diable ! s’écria vivement le chasseur, laissez-moi vous dire un mot.

— Dites.

— Voulez-vous vous rendre ?

— Hein ?

— Je vous demande si vous voulez vous rendre.

— Allons donc ! s’écria le Scalpeur en ricanant, vous êtes fou. Me rendre, moi ! c’est vous qui bientôt me demanderez grâce.

— Je ne crois pas, by god ! quand vous devriez me tuer.

— Voyons, regagnez votre abri, fit le Scalpeur en haussant les épaules, je ne veux pas vous tuer sans défense.

— Ma foi, tant pis pour vous, fit le chasseur ; je vous ai loyalement averti, maintenant je m’en lave les mains ; sortez-vous de là comme vous pourrez.

— Merci, reprit énergiquement le Scalpeur, mais je n’en suis pas encore où vous supposez.