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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

cela avait été convenu. Pour rendre à l’Indien la justice qui lui est due, nous dirons qu’il s’acquitta consciencieusement de la mission dont il s’était chargé, et que pendant un long voyage de près de trois mois à travers des déserts infestés de bêtes fauves de toutes sortes et parcourus dans tous les sens par des hordes indiennes, il parvint à éviter à ceux qu’il dirigeait la plupart des périls qui, à chaque pas, les menaçaient.


VII

LE VISAGE DE SINGE.


Nous avons vu de quelle façon sommaire le capitaine s’était emparé du territoire qui lui avait été concédé. Nous allons maintenant expliquer comment il s’y était établi, et quelles précautions il avait prises pour ne pas être inquiété par les Indiens qu’il avait si brutalement dépossédés et qui, d’après le caractère vindicatif qu’il leur connaissait, ne se considéreraient probablement pas pour battus et ne manqueraient pas, d’un instant à l’autre, d’essayer de prendre une sanglante revanche et une vengeance terrible de l’insulte qu’ils avaient reçue.

Le combat contre les Indiens avait été rude et acharné, mais, grâce au Visage-de-Singe, qui avait révélé au capitaine les points les plus faibles du Atepett (village) et surtout à la supériorité des armes à feu des Américains, les Indiens avaient été finalement contraints de prendre la fuite et d’aban-