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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

ouvriers de toute sorte et enfin celle des bouviers et des laboureurs.

Venaient ensuite les écuries pour les chevaux et les étables destinées aux bestiaux.

Puis, disséminés çà et là, de vastes hangars, des ateliers et des magasins destinés à renfermer les produits de la colonie.

Mais ces divers bâtiments avaient été construits de façon à se trouver isolés les uns des autres, et assez éloignés pour que, en cas d’incendie, — ce qui était cause du mode de construction employé, — la perte d’un bâtiment n’entraînât pas fatalement celle des autres ; plusieurs puits avaient été creusés de distance en distance, afin de distribuer l’eau abondamment partout, sans être obligé d’aller puiser à la rivière.

Enfin, pour nous résumer, nous dirons que le capitaine, en vieux soldat expérimenté et habitué à toutes les ruses de la guerre des frontières, avait pris les précautions les plus minutieuses pour éviter, soit une attaque, soit même une surprise.

Trois mois s’étaient écoulés depuis l’établissement des Nord-Américains ; cette vallée jadis inculte et couverte de forêts, était maintenant labourée en grande partie ; les défrichements opérés sur une grande échelle avaient reculé les premiers plans de la forêt à près de deux kilomètres de la colonie ; tout offrait l’image de la prospérité et du bien-être dans ce lieu où, si peu de temps auparavant, l’incurie des Peaux-Rouges laissait la nature produire en liberté les quelques fourrages indispensables à leurs bestiaux.

Dans l’intérieur de la colonie, tout présentait le