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VIII

LA VENGEANCE INDIENNE.


La position des Américains était des plus critiques.

Le capitaine, surpris par l’attaque silencieuse des Comanches, avait été réveillé en sursaut par l’effroyable cri de guerre qu’ils avaient poussé, dès que le feu avait été mis par eux aux matériaux entassés devant le fort.

Sautant au bas de son lit, le brave officier, un moment ébloui par les lueurs rougeâtres des flammes, s’était à demi vêtu et son sabre à la main précipité du côté où reposait la garnison, qui déjà avait pris l’alarme et se hâtait de se rendre à son poste avec cette insouciante bravoure qui distingue les Yankees.

Mais que faire ?

La garnison se montait, capitaine compris, à douze hommes.

Comment, avec une force numérique aussi faible, résister aux Indiens dont il voyait les diaboliques silhouettes se dessiner fantastiquement aux reflets sinistres de l’incendie ?

L’officier poussa un soupir.