Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/143

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— Bon voyage ! fit le capitaine en ricanant.

Une clameur immense s’éleva aux portes du fort.

Le capitaine s’élança au secours des siens.

Les Comanches s’étaient emparés des barricades.

Ils se précipitaient en foule dans l’intérieur du fortin, massacrant et scalpant les ennemis qu’ils rencontraient sur leur passage.

Quatre soldats américains restaient seuls debout.

Les autres étaient morts.

Le capitaine se retrancha au milieu de l’escalier qui conduisait à la plate-forme.

— Mes amis, dit-il à ses compagnons, mourez sans regret, j’ai tué celui qui nous a trahis.

Les soldats répondirent par un hurra de joie à cette consolation d’une nouvelle espèce, et ils se préparèrent à vendre chèrement leur vie.

Mais alors il se passa une chose incompréhensible.

Les cris des Indiens avaient cessé comme par enchantement.

L’attaque était suspendue.

— Que font-ils donc, murmura le capitaine, quelle nouvelle diablerie inventent ces démons ?

Une fois maître de toutes les approches du fort, la Tête-d’Aigle ordonna d’interrompre le combat.

Les colons faits prisonniers dans le village furent amenés les uns après les autres, ils étaient douze, parmi lesquels se trouvaient quatre femmes.

Lorsque ces douze malheureux se tinrent trem-