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tre une énorme quantité d’arbres afin de former un solide retranchement hérissé de chevaux de frise. Derrière le retranchement, les lanceros creusèrent un large fossé dont ils rejetèrent la terre du côté du camp, puis derrière ce deuxième retranchement les ballots furent empilés de façon à former une troisième et dernière enceinte.

On planta la tente au milieu du camp, les sentinelles furent placées et chacun alla se livrer à un repos dont il avait le plus grand besoin.

Le général, qui avait l’intention de séjourner quelque temps en ce lieu, voulait autant que possible assurer la sécurité de ses compagnons, et grâce à ses minutieuses précautions il croyait avoir réussi.

Depuis deux jours les voyageurs marchaient à travers des chemins exécrables, dormant à peine, ne s’arrêtant que le temps strictement nécessaire pour prendre un peu de nourriture, nous l’avons dit, ils étaient rendus de fatigue ; aussi malgré tout leur désir de rester éveillées, les sentinelles ne purent résister au sommeil qui les accablait, et elles ne tardèrent pas de tomber dans un assoupissement profond.

Vers minuit, au moment où tout le monde dans le camp était plongé dans le sommeil, un homme se leva doucement et rampant dans l’ombre avec la légèreté d’un reptile, marchant avec des précautions extrêmes, il se glissa en dehors des barricades et des retranchements.