Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/188

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que vive, sans même savoir ce qu’elle disait.

— Maintenant, continua l’inconnu, partez, drôles, je me charge d’escorter ces dames.

Les bandits ne se le firent pas répéter, ils disparurent comme une volée de corbeaux, en emportant leurs blessés.

Dès qu’il fut seul avec les deux femmes, l’inconnu se tourna vers doña Luz.

— Permettez-moi, señorita, lui dit-il avec la plus fine courtoisie, de vous offrir mon bras jusqu’à votre palais, la frayeur que vous venez d’éprouver rend votre marche incertaine.

Machinalement, sans répondre, la jeune fille passa son bras sous celui qu’on lui présentait.

Ils partirent.

Arrivés au palais, l’inconnu frappa à la porte, puis ôtant son chapeau :

— Señorita, lui dit-il, je suis heureux que le hasard m’ait permis de vous rendre un léger service… j’aurai l’honneur de vous revoir. Depuis longtemps déjà, je suis vos pas dans l’ombre. Dieu, qui m’a accordé la grâce de vous parler une fois, me l’accordera une seconde, j’en suis certain, quoique dans peu de jours vous deviez partir pour un lointain voyage. Permettez-moi donc de vous dire non pas adieu, mais au revoir.

Et, après s’être incliné profondément devant la jeune fille, il s’éloigna rapidement.

Quinze jours après cette bizarre aventure dont