Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/194

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— Ce moyen ?

— C’est de m’emmener avec vous tous les matins.

— Oh ! oh ! fit le général dont les sourcils froncèrent, que me demandes-tu donc là, chère enfant ?

— Mais, mon oncle, une chose bien naturelle, il me semble.

Le général ne répondit pas, il réfléchissait. La jeune fille suivait avec anxiété sur son visage les traces fugitives de ses pensées.

Au bout de quelques instants, il releva la tête.

— Au fait, murmura-t-il, cela vaudra peut-être mieux ainsi ; et fixant un regard perçant sur la jeune fille : cela te ferait donc bien plaisir de venir avec moi ? dit-il.

— Oui, mon oncle, répondit-elle.

— Eh bien, prépare-toi, chère enfant ; désormais tu m’accompagneras dans mes excursions.

La jeune fille se leva d’un bond, embrassa son oncle avec effusion et donna l’ordre de seller son cheval.

Un quart d’heure plus tard, doña Luz et son oncle, précédés par le Babillard et suivis de deux lanceros, quittaient le camp et s’enfonçaient dans la forêt.

— De quel côté voulez-vous vous diriger aujourd’hui, général ? demanda le guide.

— Conduisez-moi aux huttes de ces trappeurs dont hier vous m’avez parlé.

Le guide s’inclina en signe d’obéissance. La pe-