Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/232

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— Oui.

— Tu vas retourner à la grotte.

— De suite ?

— Oui.

— C’est bien. Après ?

— Tu diras au capitaine que, s’il le veut, je lui livre la jeune fille cette nuit.

— Hum ! cela me semble difficile.

— Tu es un niais.

— C’est possible ; mais je ne vois pas comment.

— Attends donc. La garde du camp est ainsi distribuée : le jour, les soldats veillent aux retranchements ; mais comme ils ne sont pas habitués à la vie des prairies et que, la nuit, leur secours serait plutôt nuisible qu’utile, les autres guides et moi sommes chargés de la garde, tandis que les soldats se reposent.

— C’est très-spirituel, dit Kennedy en riant.

— N’est-ce pas ? fit le Babillard. Ainsi vous monterez à cheval ; arrivés au bas de la colline, six des plus hardis viendront me rejoindre ; avec leur aide, je me charge de garrotter, pendant qu’ils dorment à poings fermés, tous les soldats et le général lui-même.

— Tiens, mais c’est une idée cela.

— Tu trouves ?

— Ma foi oui.

— Très bien. Une fois nos gaillards bien attachés, je siffle et le capitaine arrive avec le reste de