Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/274

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— Écoute, fit l’Indien, ému de pitié malgré lui, moi aussi, j’ai une mère que j’aime ; si tu le désires, je puis retarder ton supplice jusqu’au coucher du soleil.

— Pour quoi faire ? répondit-elle avec une naïveté terrible, non, guerrier, si ma douleur te touche réellement, il est une grâce, une seule que tu peux m’accorder.

— Parle, dit-il vivement.

— Fais-moi mourir tout de suite.

— Mais si ton fils arrivait ?

— Que t’importe ? il te faut une victime, n’est-ce pas ? eh bien, cette victime est devant toi, tu peux la torturer à plaisir. Pourquoi hésiter ? fais-moi mourir, te dis-je.

— Ton désir sera satisfait, répondit tristement le Comanche, femme, prépare-toi.

Elle inclina la tête sur la poitrine et attendit.

Sur un signe de la Tête-d’Aigle, deux guerriers saisirent la prisonnière et l’attachèrent au poteau par le milieu du corps.

Alors l’exercice du couteau commença ; voici en quoi il consiste :

Chaque guerrier saisit son couteau à scalper par la pointe avec le pouce et l’index de la main droite, et le lance à la victime de façon à ne lui faire que de légères blessures.

Les Indiens dans leurs supplices tâchent que la torture se continue le plus longtemps possible, ils