Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/294

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Êtes-vous sûr que ces chasseurs viennent en ennemis ? dit encore le chef.

— Comment en serait-il autrement ? répondit le guerrier indien, ils rampent comme des serpents dans les hautes herbes, le fusil en avant et le couteau à scalper entre les dents. Chef, nous sommes trahis, ces deux hommes ont été envoyés au milieu de nous afin d’endormir notre vigilance.

La Tête-d’Aigle et le Cœur-Loyal échangèrent un sourire d’une expression indéfinissable, et qui fut une énigme pour d’autres que pour eux.

Le chef comanche se tourna vers l’Indien.

— Vous avez vu, lui demanda-t-il, celui qui marche devant les chasseurs ?

— Oui, je l’ai vu.

— Et c’est Amick – l’Élan-Noir – le premier gardien des trappes du Cœur-Loyal ?

— Quel autre pourrait-ce être ?

— Bien, retirez-vous, dit le guerrier en congédiant le messager d’un signe de tête, puis s’adressant au chasseur :

— Que faut-il faire ? lui demanda-t-il.

— Rien, répondit le Cœur-Loyal, ceci me regarde, que mon frère me laisse agir seul.

— Mon frère est le maître !

— Je vais à la rencontre des chasseurs, que la Tête-d’Aigle retienne jusqu’à mon retour ses jeunes hommes dans le camp.

— Cela sera fait.