Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/312

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chit d’un bond et s’éloigna à grands pas après avoir fait un dernier signe d’adieu.

Le général le suivit des yeux aussi longtemps qu’il put l’apercevoir, puis il passa sa main sur son front soucieux, en murmurant :

— Brave garçon, excellente nature !

— N’est-ce pas, mon oncle ? lui répondit doña Luz qui s’était approchée sans être vue.

— Tu étais là, chère enfant ? lui dit-il avec un sourire qu’il cherchait vainement à rendre joyeux.

— Oui, mon bon oncle, j’ai tout entendu.

— Bien, chère petite, fit le général avec effort, mais ce n’est pas le moment de s’attendrir, je dois songer à ta sûreté, ne reste pas ici plus longtemps, viens avec moi, en ce lieu une balle indienne pourrait trop facilement t’atteindre.

La prenant par la main, il la conduisit doucement jusqu’à sa tente.

Après l’y avoir fait entrer, il lui donna un baiser sur le front, lui recommanda de ne plus sortir et retourna aux retranchements, où il se mit à surveiller avec le plus grand soin ce qui se passait dans la plaine, tout en calculant mentalement le temps qui s’était écoulé depuis le départ du docteur et s’étonnant de ne pas le voir revenir.

— Il sera tombé au milieu des Indiens, disait-il, pourvu qu’ils ne l’aient pas tué !

Le capitaine Aguilar était un intrépide soldat,