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VI

LE DERNIER ASSAUT.


Les lanceros postés derrière les retranchements avaient vigoureusement reçu les pirates.

Le général, exaspéré par la mort du capitaine Aguilar, reconnaissant qu’avec de tels ennemis il n’y avait aucun quartier à attendre, avait résolu de résister quand même, et de se faire tuer, plutôt que de tomber entre leurs mains.

Les Mexicains, en comptant les péons et les guides sur lesquels on osait à peine se fier, n’étaient que dix-sept, hommes et femmes compris.

Les pirates étaient trente au moins.

La disproportion numérique était donc grande entre les assiégeants et les assiégés ; mais, grâce à la forte position du camp, assis au sommet d’un chaos de rochers, cette disproportion disparaissait en partie, et les forces se balançaient presque.

Le capitaine Ouaktehno ne s’était pas fait un instant illusion sur les difficultés de l’attaque qu’il tentait, difficultés presque insurmontables dans un assaut franc et à découvert ; aussi, avait-il compté sur une surprise et surtout sur la trahison du Babillard. Ce n’avait été qu’entraîné par les circonstan-