Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/367

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— Je ne le sais pas encore, aussitôt après avoir mangé, je compte l’interroger, probablement ses réponses dicteront ma conduite à son égard.

Les chaudières furent retirées du feu, les quartiers de venaison coupés par tranches, les trappeurs et les Indiens s’assirent fraternellement auprès les uns des autres et mangèrent de bon appétit.

Les dames seules furent servies à part dans leur réduit, par nô Eusébio qui remplissait les fonctions délicates de maître d’hôtel, avec un soin et un sérieux dignes d’une scène plus convenable.

L’homme arrêté aux abords de la grotte avait été placé sous la surveillance de deux solides trappeurs, armés jusqu’aux dents, qui ne le quittaient pas de l’œil ; mais cet individu ne semblait nullement songer à s’échapper, il faisait au contraire vigoureusement honneur aux aliments, qu’on avait eu l’attention de déposer devant lui.

Dès que le repas fut terminé, les chefs se retirèrent à l’écart, causèrent entre eux à voix basse pendant quelques minutes.

Puis, sur l’ordre du Cœur-Loyal, le prisonnier fut amené et l’on se prépara à procéder à son interrogatoire.

Cet homme, que l’on avait à peine regardé jusque-là, fut immédiatement reconnu, dès qu’il se trouva en face des chefs, qui ne purent réprimer un geste de surprise.