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XII

RUSE DE GUERRE.


Après son étrange proposition aux chasseurs, le chef des pirates avait repris en toute hâte le chemin de son repaire.

Mais il était trop habitué à la vie des prairies pour ne pas se douter que plusieurs de ses ennemis suivraient de loin sa piste. Aussi avait-il mis en usage pour les fourvoyer toutes les ruses que lui fournissait son esprit inventif : faisant des détours sans nombre, revenant incessamment sur ses pas ; et, comme on le dit vulgairement, reculant de dix mètres pour avancer d’un.

Ces nombreuses précautions avaient excessivement retardé sa marche.

Arrivé sur les bords de la rivière dont les eaux baignaient l’entrée de la caverne, il jeta un dernier regard autour de lui, pour s’assurer qu’aucun œil indiscret ne surveillait ses mouvements.

Tout était calme, rien de suspect n’apparaissait, il se préparait à lancer à l’eau le radeau caché sous les feuilles, lorsqu’un léger bruit dans les buissons attira son attention.