Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/424

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qui arrive, voilà pourquoi je suis si bien accompagné. J’ai avec moi vingt hommes résolus qui sauront se défendre, vous ne nous tenez pas encore !

— Regardez autour de vous, monsieur, et voyez ce qui vous reste à faire.

Le pirate jeta les yeux en arrière, cinq cents fusils étaient dirigés sur sa troupe.

Un frisson parcourut ses membres, une pâleur mortelle couvrit son visage, le pirate comprit qu’il se trouvait en face d’un danger terrible ; mais après une seconde de réflexion, il reprit tout son sang-froid et s’adressant au chasseur, il répondit d’une voix railleuse :

— Allons donc, pourquoi ces menaces qui ne peuvent m’effrayer ? vous savez fort bien que je suis à l’abri de vos coups. Vous l’avez dit, il y a quelques jours, j’ai attaqué des voyageurs mexicains, mais vous n’ignorez pas que le plus important de ces voyageurs est tombé en mon pouvoir ! Osez toucher à un seul cheveu de ma tête, et le général, l’oncle de la jeune fille que vous voulez en vain ravir à ma puissance paiera immédiatement de sa vie l’insulte qui me sera faite. Croyez-moi donc, messieurs, cessez de chercher plus longtemps à m’effrayer, rendez-moi de bonne grâce celle que je viens vous demander, ou je vous jure Dieu que dans une heure le général aura vécu !

Tout à coup un homme fendit la foule et se plaçant devant le pirate :