Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/432

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Sur un signe du Cœur-Loyal ils jetèrent leurs armes et furent garrottés.

Belhumeur, le brave canadien dont le dévouement avait sauvé la vie de son ami, avait reçu une blessure grave, mais qui heureusement n’était pas mortelle. On s’était empressé de le relever et de le porter dans la grotte, où la mère du chasseur lui prodiguait des secours.

La Tête-d’Aigle s’approcha du Cœur-Loyal qui restait pensif et sombre appuyé contre un arbre.

— Les chefs sont réunis autour du feu du conseil, lui dit-il, ils attendent mon frère.

— Je suis mon frère, répondit laconiquement le chasseur.

Lorsque les deux hommes entrèrent dans la hutte, tous les chefs étaient assemblés ; parmi eux se trouvaient le général, l’Élan-Noir, et quelques autres trappeurs.

Le calumet fut apporté au milieu du cercle par le porte-pipe ; il s’inclina avec respect vers les quatre points cardinaux et présenta ensuite à tour de rôle le long tuyau à chaque chef.

Lorsque le calumet eut fait le tour du cercle, le porte-pipe vida la cendre dans le feu en murmurant quelques paroles mystiques et se retira.

Alors le vieux chef nommé le Soleil se leva, et, après avoir salué les membres du conseil :

— Chefs et guerriers, dit-il, écoutez les paroles que souffle ma poitrine et que le Maître de la vie