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XV

LE PARDON.


L’entrevue du général et de sa nièce fut des plus touchantes.

Le vieux soldat si rudement éprouvé depuis quelque temps, fut heureux de presser dans ses bras cette naïve enfant qui formait toute sa famille et qui par miracle avait échappé aux malheurs qui l’avaient assaillie.

Longtemps ils s’oublièrent tous deux dans une douce causerie ; le général s’informait avec intérêt de la façon dont elle avait vécu pendant qu’il était prisonnier, la jeune fille le questionnait sur les périls qu’il avait courus et les mauvais traitements qu’il avait soufferts.

— Maintenant, mon oncle, lui demanda-t-elle en terminant, quelle est votre intention ?

— Hélas ! mon enfant, répondit-il avec tristesse en étouffant un soupir, il nous faut sans retard quitter ces épouvantables contrées et regagner le Mexique.

Le cœur de la jeune fille se serra, bien qu’elle reconnût intérieurement la nécessité d’un prompt retour. Partir, c’était quitter celui qu’elle aimait, se