Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/70

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La conversation fut interrompue.

Les deux chasseurs semblaient absorbés par de profondes réflexions et fumaient silencieusement aux côtés l’un de l’autre.

Enfin Belhumeur se tourna vers son compagnon.

— Veillerai-je ? demanda-t-il.

— Non, répondit à voix basse le Cœur-Loyal, dormez, je ferai sentinelle pour vous et pour moi.

Belhumeur, sans faire la moindre observation, se coucha auprès du feu, et quelques minutes plus tard il dormait profondément.

Lorsque le hibou fit entendre son chant matinal qui semble saluer l’apparition prochaine du soleil, le Cœur-Loyal, qui durant toute la nuit était demeuré immobile comme une statue de marbre, réveilla son compagnon.

— Il est l’heure, dit-il.

— Bien ! répondit Belhumeur qui se leva aussitôt.

Les chasseurs sellèrent leurs chevaux, descendirent la colline avec précaution et s’élancèrent sur la piste des Comanches.

En ce moment le soleil apparut radieux à l’horizon, dissipant les ténèbres et illuminant la prairie de sa magnifique et vivifiante lumière.