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Le général, sa nièce, le capitaine et le docteur.

Jupiter et Phébé servaient.

La conversation fut assez languissante pendant le premier service, lorsque l’appétit des convives fut un peu calmé, la jeune fille qui se plaisait à lutiner le docteur lui adressa la parole.

— Avez-vous fait une riche moisson aujourd’hui, docteur ? lui demanda-t-elle.

— Pas trop bonne, señorita, répondit-il.

— Eh ! mais, fit-elle en souriant, il me semble que les pierres sont assez abondantes sur notre route, et qu’il n’a tenu qu’à vous d’en ramasser la charge d’une mule.

— Vous devez être heureux de votre voyage, il vous offre l’occasion de vous livrer en liberté à votre passion pour les plantes de toutes sortes, dit le général.

— Pas trop, général, je vous l’avoue, la prairie n’est pas aussi riche que je l’aurais cru, et, si ce n’était l’espoir que j’ai de découvrir une plante dont les qualités puissent faire faire un pas à la science, je regretterais presque ma petite maison de Guadeloupe où ma vie s’écoulait si tranquille et si uniforme.

— Bah ! interrompit le capitaine, nous ne sommes encore que sur les frontières des prairies, vous verrez quand nous nous serons enfoncés davantage dans l’intérieur, vous ne pourrez pas suffire à re-