Page:Aimard - Les rois de l'océan, 1 (L'Olonnais).djvu/148

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froidement l’épée à la main. Pitrians s’était alors jeté à corps perdu sur le comte ; l’avait enlacé de ses bras et avait commencé avec lui cette lutte désespérée qui peut-être lui aurait été fatale, si l’Olonnais n’y avait si providentiellement mis fin, en arrêtant l’assassin ; mais trop tard malheureusement, pour sauver l’infortuné capitaine Guichard.

L’écrivain se retira pour parfaire le rapport, s’engageant à le tenir prêt à être signé, une demi heure plus tard, ce qui eut lieu en effet.

M. le duc de la Torre, l’Olonnais, Pitrians et plusieurs matelots, signèrent ou firent leur croix. L’Olonnais, maintenant capitaine du navire, donna l’ordre d’armer un canot, et d’y descendre le prisonnier, dont les liens furent relâchés ; puis après avoir pris congé du duc, et confié provisoirement le commandement du Coq à son ami Pitrians, il plia soigneusement le rapport, le mit dans sa poche, et, accompagné de son prisonnier, il se rendit à bord du Santiago, afin de prendre conseil du capitaine Vent-en Panne.

Le boucanier chargé par intérim du commandement, pendant l’absence du capitaine, après avoir donné l’ordre de conduire le comte Horace au pied du grand mât et de l’y attacher, fit les signaux, qui avaient si brusquement interrompu la conversation du flibustier et de M. de Lartigues, et avaient causé le retour immédiat du célèbre boucanier à son bord.