Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment modulé les quatre engagés auprès de lui et leur donna ses ordres, tandis que le capitaine s’approchait des prisonniers.

— Señores, dit Ourson, il se passe autour de nous des choses étranges, ainsi que vous l’avez entendu ; quelques-uns de nos compagnons sont aux prises avec une Cinquantaine ; donnez-moi votre parole d’honneur de rester neutres et, quoi qu’il arrive, de ne pas prononcer un mot, de ne pas faire un geste qui puissent révéler notre présence dans ce bois ; si vous refusiez de prendre cet engagement, le soin de notre sûreté nous contraindrait à des mesures qui répugnent à notre délicatesse, surtout dans la situation où nous sommes placés vis-vis les uns des autres.

– Señor, répondit avec noblesse un des prisonniers, votre conduite envers nous a été trop chevaleresque pour que nous hésitions à prendre l’engagement que vous nous demandez. Au nom de mes compagnons et au mien, je vous donne ma parole d’honneur que, quoi qu’il arrive, nous conserverons la plus stricte neutralité ; nous n’en sortirons que pour vous venir en aide, au cas où la fortune se déclarerait contre vous, et que votre liberté ou votre vie seraient en danger.

— J’accepte votre parole, caballero, reprit le capitaine, et, après avoir courtoisement salué l’Espagnol, il rejoignit Vent-en-Panne.

Sur l’ordre de celui-ci, les engagés avaient dis-