Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/116

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— Non, ce sont des gens auxquels nous avons rendu la liberté.

— Où sont-ils ?

— Là, dans le bois, sous le couvert.

— Comment faire ? dit le Poletais. Ah j’y suis, reprit-il au bout d’un instant, va chercher tes prisonniers libérés, Vent-en-Panne ; toi, Ourson, reste ici avec les engagés et surveille ces drôles ; dans un quart d’heure je vous rejoins ; au lieu d’aller au boucan, ce sera le boucan qui viendra à nous.

— Bonne idée. Va.

Le Poletais jeta son fusil sous son bras et s’êloigna à grands pas, tandis que Vent-en-Panne rentrait dans le bois.

Ourson, demeuré seul, ne perdit pas de temps ; aidé par les engagés, il creusa une tombe dans laquelle fut déposé le corps du malheureux officier, avec son épée auprès de lui ; puis la fosse fut comblée, et de grosses pierres furent placées dessus, pour la garantie contre la profanation des animaux sauvages.

Les soldats de la Cinquantaine, hébétés par la frayeur, avaient assisté, sombres, tristes et silencieux, à cette lugubre cérémonie.

La fin tragique de leur commandant leur donnait de tristes appréhensions sur le sort qui les attendait eux-mêmes.

Lorsque les prisonniers espagnols arrivèrent, conduits par Vent-en-Panne, la fosse avait été