Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/156

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prendre cette détermination sans connaître d’abord votre opinion.

— Notre opinion est la vôtre, capitaine, répondirent les officiers d’une seule voix.

— Quelle est l’île la plus proche ? demanda le Poletais.

— Eh ! la plus proche, c’est Cuba, dit Pierre Legrand.

— Hum fit l’Olonnais, le morceau est de dure digestion.

— Il n’y faut pas songer, dit le Poletais.

— Peut-être, reprit Ourson Tête-de-Fer.

— Hein ? s’écrièrent les flibustiers avec surprise.

— L’audace même de notre coup de main, reprit le capitaine, en assurera le succès, la rapidité de notre descente rend ce succès infaillible ; quand les Espagnols seront revenus de leur stupeur, nous serons embarqués et à l’abri de leur vengeance, Écoutez-moi bien : Cuba ne possède en réalité qu’une seule ville importante, la Havane, qui compte aujourd’hui six ou huit mille habitants ; les nombreux ports disséminés sur la côte ne sont que des hameaux de pêcheurs, hors d’état de résister à une surprise habilement exécutée ; en quatre heures nous pouvons avoir embarqué sur nos canots les provisions dont nous avons besoin et être de nouveau sous voiles. Avez-vous confiance en moi ?

— Pardieu ! s’écrièrent les flibustiers.