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de la façon dont il dépensait ses parts de prises, et par conséquent, de ses conditions de fortune.

La discipline à bord était d’une sévérité implacable.

On ne connaissait que deux punitions :

La cale sèche.

La mort.

Les deux punitions n’en faisaient en réalité qu’une seule, sous des noms différents.

Seulement il arrivait parfois que l’on ne mourait pas de la cale sèche mais on restait estropié et infirme pour la vie.

En arrivant sur le bâtiment, les enrôlés étaient tenus de s’amateloter c’est-à-dire de se choisir chacun un camarade.

Voici pourquoi :

En mer quand un matelot était de quart, l’autre se reposait, ou s’occupait du ménage commun, c’est-à-dire qu’il faisait la cuisine et nettoyait les armes, soignant son matelot quand celui-ci était malade et le remplaçant même, au besoin, dans son service.

À terre, les deux matelots marchaient côte à côte, s’entr’aidant mutuellement pendant la route, et chassant l’un pour l’autre pour se procurer des vivres ; si l’un était blessé l’autre ne le pouvait abandonner ; il était tenu de le secourir, de le porter à l’ambulance sur ses épaules et de veiller sur lui, portant ses armes et ses munitions tant que