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chirurgien à leur bord quand l’équipage dépassait trente-cinq hommes.

Ce chirurgien était presque toujours un malheureux carabin ou un ancien garçon apothicaire, ignorant comme une tanche, dont toute la science était contenue dans un livre de médecine quelconque qu’il consultait tant bien que mal, et qui administrait les médicaments à tort et à travers, sans plus de souci ; il taillait, coupait et tranchait, avec tout l’aplomb d’un boucher émérite, les pauvres diables que leur mauvais destin faisait tomber entre leurs mains, et qui ne réchappaient que par miracle a ces traitements aussi excentriques qu’impitoyables.

Les flibustiers redoutaient fort ces chirurgiens, ils préféraient se faire tuer que de courir la chance problématique d’être guéris par eux.

Le partage des parts de prises se faisait ordinairement lorsque le bâtiment était de retour, soit à la Tortue, soit à Leogane, à Port-de-Paix ou à Port-Margot, en présence du gouverneur et de l’agent principal de la Compagnie des Indes.

On procédait de la manière suivante :

D’abord on prélevait sur la totalité des prises la part du roi, qui était un dixième ; puis celle des morts et celle des blessés que le gouverneur était spécialement chargé de distribuer. Ensuite le partage s’effectuait selon les conditions de la chasse-partie, signée par les associés avant le départ et