Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/165

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le résultat devait presque toujours être pour eux le même.

Mais que leur importait cela, à ces hommes pour qui le présent seul existait ! ils se trouvaient heureux.

Avaient-ils tort ?

Peut-être !

Voilà de quelle manière simple et à la fois vigoureuse l’association des Frères de la Côte était organisée, lorsque, ainsi qu’ils le disaient, ils étaient en cours d’expédition.

C’est à cette organisation qu’ils durent les succès qu’ils obtinrent et les actions extraordinaires qu’ils accomplirent.

À trois heures du matin, au moment où le matelot timonier piquait six sur la cloche, Ourson parut sur le pont.

Ses officiers l’attendaient.

Le capitaine jeta un regard autour de lui ; la nuit était claire, la mer un peu forte, car la brise se maintenait ; on apercevait à tribord d’avant se dresser une masse sombre vers laquelle la frégate s’avançait rapidement ; cette masse sombre était la côte de l’île de Cuba, dont on était éloigné de deux lieues au plus.

– Branle-bas, dit le capitaine ; tout le monde sur le pont.

Le maître d’équipage donna un vigoureux coup de sifflet.