Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas vous faire tort de ce qui vous appartient à vous, qui êtes pauvres, je vous abandonne le pillage de cette maison, et de plus vous recevrez cinq mille piastres que vous vous partagerez.

De formidables acclamations de joie répondirent à ce discours du capitaine ; pourtant les acclamations les plus joyeuses furent poussées par les soldats qui s’avançaient d’un air formidable sous les ordres d’un alferez ; mais en voyant ce dont il s’agissait ils abandonnèrent leurs armes et se débandèrent en laissant leur officier se tirer d’affaire comme il pourrait.

L’alferez était un brave soldat ; la lâcheté de ses hommes l’indigna et lui fit monter le rouge au visage.

Un instant il demeura immobile, les sourcils froncés, regardant d’un air de mépris ceux dont il avait le commandement, se précipiter ainsi sans vergogne au pillage ; mais cette hésitation n’eut que la durée d’un éclair.

Il se redressa fièrement et s’avança d’un pas assuré vers Ourson.

Celui-ci le regardait venir ; un sourire bienveillant se jouait sur ses lèvres.

— Señor, capitaine, où quel que soit votre titre, caballero, lui dit l’officier en le saluant avec une courtoisie hautaine, je ne viens pas me rendre à vous.

— Que venez-vous donc faire alors ? lui demanda Ourson dont l’œil étincela.