Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/30

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Mais plusieurs points étaient demeurés constamment obscurs pour moi, dans les relations que j’avais lues si avidement et qui parlaient du célèbre aventurier ; sans doute Olivier Oexmelin, cet auteur si véridique, qui lui-même avait assisté comme acteur à la plupart des scènes qu’il raconte avec une si naïve bonhommie, et les autres auteurs qui avaient traité le même sujet, ne connaissaient de Ourson Tête-de-Fer que l’homme public, le héros, et ignoraient complètement l’homme privé ; car nulle part je n’avais trouvé de détails sur l’existence particulière de cet homme, qui m’apparaissait toujours enveloppé d’une auréole glorieuse, et qui cependant devait avoir aimé, souffert et lutté comme tous les autres membres de la grande famille humaine.

C’était ce point sombre que je brûlais d’éclaircir, ces détails si précieux que je voulais connaître.

Nul homme n’est grand pour son valet de chambre, a dit je ne sais qui ; cette parole, beaucoup plus spécieuse qu’exacte, tourmentait, aiguillonnait ma curiosité, et me poussait à essayer de découvrir par tous les moyens ces détails intimes qui ont tant de prix pour la connaissance complète de l’homme que l’on veut peindre ressemblant.

Le jour parut enfin à mon grand soulagement ; cependant je dus patienter encore, et ne pas donner à mon excellent hôte une fâcheuse opinion de moi, par une précipitation maladroite à me pré-