Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/306

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sommet du mur tombaient en vertes spirales presque jusqu’à terre.

— Nous voici arrivés, cher ami, dit-il à son compagnon.

— Entrons, répondit vivement Ourson Tête-de-Fer.

— Rien ne presse, la personne qui doit nous introduire ne sera pas derrière cette porte avant un quart d’heure.

— On nous attend donc ? demanda Ourson avec un secret battement de cœur.

— On m’attend, moi, Frère ; quant à toi, on n’ose pas espérer si promptement ta présence. Mais viens avec moi dans ce bosquet d’orangers et de limoniers, nous serons à l’abri des regards indiscrets et nous pourrons, tout à notre aise, causer de nos affaires.

Ourson suivit son compagnon sans répondre, puis, lorsque tous deux se furent assis commodément sur l’herbe, Barthélemy reprit la conversation d’une voix contenue.

— Quelle est ton intention en venant sur cette côte, avec deux navires sans doute chargés de monde ?

— Je te répondrai nettement, Frère, et loyalement selon ma coutume. J’aime doña Elmina ; cet amour, elle l’ignore ; cependant, lorsque je me séparai d’elle, je lui jurai que si un jour elle avait besoin de ma vie, cette vie lui appartenait ; que,