Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/337

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l’expédition ! Il me sait donc ici ! Oh ! mes pressentiments ! Il n’y a plus à hésiter, il me faut coûte que coûte, prendre l’avance sur eux. Je suis perdu si je ne les perds !

En, enfonçant avec rage, les éperons aux flancs de son cheval qui hennit de douleur, l’ancien flibustier partit ventre à terre.

Si rapide que fût sa course, don Torribio atteignit cependant l’habitation sans avoir rejoint don José Rivas.

En pénétrant dans le patio, il aperçut plusieurs chevaux tenus en bride par des noirs.

Don Torribo mit pied à terre.

— Palombo, demanda-t-il à un esclave, le señor gobernator est-il ici ?

— Oui, mi amo, répondit le noir, il arrive à l’instant ainsi que le señor colonel don Lopez Aldao.

— Le colonel don Lopez est ici ?

— Oui, mi amo.

— C’est étrange, murmura don Torribio Moreno à part lui. Où sont-ils, Palombo ? demanda-t-il au nègre.

— Dans le salon avec les niñas.

Le Mexicain jeta au nez du nègre la bride de son cheval et il s’élança dans le maison.

Au moment où il ouvrait la porte du salon, une main se posa sur son épaule.

Il se retourna et aperçut penché vers lui la figure