Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/65

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— Alors, viens.

— Tu as raison, dit Ourson avec un sourire d’une expression étrange, allons ! aussi bien peut-être, mieux vaut-il en finir.

— Quelle est ton intention ? lui demanda Vent-en-Panne avec une nuance d’inquiétude.

— Dieu m’est témoin que je ne cherchais pas cet homme, que je faisais, au contraire, tout ce qui dépendait de moi pour l’éviter. Lorsque tout à l’heure, tu m’as rencontré sur la plage et que tu m’as demandé de accompagner ici, je t’ai refusé, n’est-ce-pas ?

— C’est vrai.

— Il est donc bien constaté que c’est le hasard seul qui nous met en présence aujourd’hui.

— Je veux que le diable m’emporte, s’écria Vent-en-Panne, si je comprends un traître mot à tout ce tu me dis.

Le capitaine releva la tête et regarda son compagnon avec une expression indicible de raillerie et de triomphe.

Puis au bout d’un instant, il passa son bras sous celui de Vent-en-Panne :

— Viens, dit-il. Tu m’as reproché souvent de ne pas jouer : eh bien ! ce soir, vive Dieu ! tu assisteras à une partie dont toi et tous nos Frères garderez un long souvenir.

— Tu vas jouer ! s’écria Vent-en-Panne au comble de la surprise.