Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/150

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reprendra ses armes, et ordonnera à sa Ciuatl de le suivre dans l’Atepetl de ses amis.

— Je n’ai pas de Ciuatl – épouse —, répondit Olivier en souriant ; cette Waïne, dont je suis l’ami, est une fille des Kenn’as-Castors, perdue loin de son peuple, dans les pays situés sous le soleil. Elle m’a sauvé la vie ; je lui ai juré de lui rendre sa nation, ses frères et ses amis ; j’ai tenu ma promesse, puisque je suis ici.

— Mon frère a fait cela ? s’écria l’Œil-Brillant avec une admiration contenue.

— Le Wacondah ordonne aux guerriers d’être aussi reconnaissants envers leurs amis qu’ils doivent en toutes circonstances être implacables pour leurs ennemis : j’obéis au Wacondah.

— Mon frère est jeune d’années, mais vieux de sagesse, reprit l’Œil-Brillant avec un sourire amical.

— La Panthère-Bondissante est un Chef dans sa tribu, ajouta le second Sachem.

— Le Wacondah s’est trompé, dit gracieusement le troisième : c’est par erreur que la peau de mon frère est blanche, car son cœur est bien véritablement rouge.

Tous trois serrèrent alors avec une réelle affection le poignet gauche du jeune homme, qui leur rendit chaleureusement leur fraternelle étreinte.

— Cette Waïne a un nom ? reprit l’Œil-Brillant.

– Elle le dira elle-même à mon frère, répondit Olivier.

Pendant cette assez longue conversation, la vieille Indienne, après avoir chargé sur ses épaules les armes que lui avait confiées Olivier, s’était peu à peu rapprochée des quatre interlo-