Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/154

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naissiez le campement de ma tribu, et vous me traitiez en étranger ?

— Le loup prend parfois la peau de l’antilope ! répondit l’Œil-Brillant avec finesse ; que mon frère ne m’en veuille pas : sa réputation est grande parmi les Comanches-Bisons ; il passait pour mort depuis bien des lunes. Avant de parler, je voulais être certain de ne pas me trouver devant une de ces Faces-Pâles à la langue menteuse qui parcourent sans cesse la prairie dans tous les sens dans la seule intention de tromper les hommes rouges.

— Mon frère a agi en chef sage et en véritable Sachem lui dit Olivier cordialement ; je le remercie de m’avoir parlé ainsi qu’il l’a fait ; nos deux cœurs sont rouges : les paroles que souffle notre poitrine sont et seront toujours franches et loyales.

— C’est bien ; la Panthère-Bondissante a un ami.

Et se tournant vers Mayava :

— Que ma mère monte sur le coursier de l’Oiseau-des-Prairies ; ses amis et ses parents l’attendent à l’atepetl, lui dit-il doucement.

L’Indienne obéit, et tous quatre se dirigèrent vers le village, dans l’intérieur duquel on entendait un grand bruit de cris, de rires, de sifflets, de chichikoués, de tambourins, de conques, le tout mêlé aux aboiements furieux des innombrables chiens que les Indiens ont toujours avec eux dans leurs villages.

L’entrée d’Olivier et de Mayava fut une véritable entrée triomphale.

Une foule énorme se pressait autour d’eux,