Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aujourd’hui venu de te satisfaire, si toutefois tu n’as pas changé d’avis.

— Il serait possible ! Bien vrai, nous ferions ce voyage ?

— Sans doute ; je te ménageais cette surprise.

— Oh ! que tu es bon et que je t’aime, Carlos !

— Ainsi, nous irons en Italie ?

— Je le crois bien ! Quand partons-nous ?

— Quand tu voudras.

— Si tôt que cela ? fit-elle en riant.

— Plus tôt même, si cela te fait plaisir, mignonne.

— Tu serais bien attrapé si je te prenais au mot !

— Essaie, chérie.

— Eh bien ! señor caballero, je veux partir tout de suite.

— Soit, mignonne, dit le capitaine en jetant sa serviette et se levant. Vous avez entendu, Antoine ?

— Oui, capitaine.

— Eh bien ?

— Tout est paré ; Furet attend avec la voiture, capitaine.

— Comment cela ? tout de suite dit la jeune femme au comble de l’étonnement.

— Ma foi ! oui, tu vois, chérie.

— Mais nos bagages, mes femmes ?

— Femmes et bagages sont à bord depuis plus d’une heure.

– Comment, à bord ?

— C’est vrai, viens à la fenêtre ; très-bien ; maintenant, regarde là, dans la direction de mon doigt, que vois-tu ?