Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/177

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devoir cacher me sont parfaitement indifférents ; j’aime mieux ne rien savoir, mon cher compatriote ; de cette façon, je ne commettrai ni sottises ni indiscrétions. Il y a longtemps que j’ai entendu parler de vous ; votre réputation est grande dans le désert ; tout le monde vous aime et vous respecte… Depuis un temps assez long, je désire vous connaitre. J’étais loin de m’attendre à ce que nous serions mis ainsi en face l’un de l’autre. Après cela, de cette façon ou d’une autre, peu importe, sacrebleu ! je suis content d’être votre ami ! Quels démons que ces Piekanns !

— Oui, ils ne sont pas tendres ! répondit Olivier en riant ; et cependant vous voyez que, parfois, ils ont du bon !

– Hum ! je ne sais trop… Ce qui est certain pour moi, c’est que personne autre que vous n’aurait aussi bien réussi à me sortir ainsi de leurs griffes !

La conversation continua encore longtemps sur ce ton.

À compter de ce jour, Olivier eut un compagnon fidèle.

Belhumeur et lui chassaient presque continuellement ensemble ; ils avaient formé une espèce d’association, fort lucrative à cause de leur adresse à se servir de leurs armes.

Quand ils avaient réuni une certaine quantité de fourrures, le Canadien se chargeait de les aller échanger au plus prochain comptoir de traite : le Canadien prenait du plomb, de la poudre, du tabac, parfois des étoffes ou des couvertures ; le surplus de l’argent provenant de la vente, ils le