Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/180

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— Voilà qui est singulier.

— C’est master Groslow qui s’est personnellement chargé d’organiser leur expédition.

— Bon ! Ces étrangers sont sans doute quelques savants, envoyés par la France ou l’Angleterre pour se livrer à des recherches scientifiques dans les Prairies. Vous savez que, plusieurs fois, nous avons rencontré des naturalistes ou des…

— Je sais, interrompit Belhumeur, ce que vous voulez dire ; mais les gens dont je parle ne sont pas des savants. D’après ce que m’a assuré master Groslow, ce seraient plutôt des gens chargés d’une mission mystérieuse et sur laquelle, naturellement, ils gardent le plus profond secret. Ils n’ont que peu de bagages et aucune de ces machines bizarres que les savants traînent partout avec eux, on ne sait pourquoi ; de plus, pendant tout le temps qu’ils sont restés à Little-Rock pour organiser leur expédition, ils interrogeaient beaucoup les Indiens et les coureurs des bois, non pas en hommes qui essaient de s’instruire sur les pays qu’ils se proposent de parcourir, afin de se prémunir contre les dangers qu’ils pourraient rencontrer, mais bien plutôt en gens qui se soucient fort peu des choses, mais s’intéressent particulièrement aux individus.

— Voilà qui est bizarre.

— Très-bizarre, en effet. Master Groslow, qui les a beaucoup vus et s’est souvent entretenu avec eux pendant leur séjour à Litle-Rock, est très-intrigué et en somme, il ne sait quel jugement porter sur eux.

— Ces inconnus sont-ils nombreux ?

— Sept en tout : un homme d’un certain âge,