Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/197

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— Très-bien, d’autant plus que le hasard m’a fait rencontrer son principal Sachem ; c’est même lui qui m’a averti de ce qui se tramait contre nous, tout en paraissant regretter fort de ne pouvoir intervenir en notre faveur.

— C’était agir en brave homme.

— Pour cela, oui, et je lui en ai su gré ; d’ailleurs, je connais depuis longtemps le Nuage-Bleu et je sais que c’est un homme d’honneur, quoi qu’il soit Indien.

— Vous avez dit le Nuage-Bleu ?

— Oui ; le connaissez-vous ?

— Peut-être ! Ainsi cette tribu serait celle des Bisons-Comanches ?

— Précisément ; pourquoi diable me demandez-vous cela ?

Olivier sourit finement.

— Un simple renseignement, dit-il. Au revoir, ami Sans-Piste ; rejoignez au plus vite vos compagnons, et recommandez-leur de tenir bon, quand même. Si j’en crois mes pressentiments, vos ennemis pourraient bien cette nuit, comme dit le proverbe espagnol, en allant chercher de la laine chez vous, revenir tondus. Allez, et à bientôt, ajouta-t-il en lui prenant la main, qu’il serra vigoureusement dans la sienne.

— Notre camarade la Chaudière-Noire a raison, dit Belhumeur ; on ne tue pas tout le gibier que l’on vise ; peut-être rirons-nous bien demain. Au revoir, cher cousin, et espérez.

— Espérez, ajouta Olivier.

— Le ciel vous entende ! murmura Sans-Piste.

Et il partit.

Olivier prêta l’oreille, l’écoutant s’éloigner avec