Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/200

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aide à des malheureux qui n’espèrent qu’en lui, et j’ai renoncé à le prier de leur porter secours.

— Mon fils parle bien ; ces hommes me sont inconnus ; de plus ce sont des blancs, et l’on dit de mauvaises choses sur eux.

— Les Sioux, les Apaches et les chiens métis sont tous des voleurs et des pillards, dont la langue menteuse devrait être arrachée et jetée aux coyotes, parce que tout ce qu’ils disent est faux. Je connais ces Visages-Pâles, ce sont mes amis ; ils n’ont jamais fait de mal aux Peaux-Rouges et ne leur en feront jamais ; c’est afin de les voir que j’ai quitté le Haut-Missouri, où je chassais, et que je suis venu sur le Gila.

Il y eut un nouveau silence.

Le visage d’Olivier était impassible, mais son anxiété était grande ; son cœur battait à rompre sa poitrine ; un mot pouvait assurer son succès ou lui faire perdre la partie si habilement engagée.

Le Sachem songeait.

— Que fera mon fils ? demanda-t-il après un instant.

— Ma parole est engagée à Sans-Piste ; j’irai mourir avec mes amis.

— Mon fils ira seul ?

— Non, j’ai un ami, un Bois-Brûlé, il m’accompagnera.

— Mon fils n’est pas fou ? que peuvent deux hommes ?

— Mourir en combattant, pour la justice, contre des assassins.

— Cela ne sera pas ; mon fils restera près de moi.

— Je suis le fils adoptif du Nuage-Bleu, un