Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/226

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— Je me charge de lui expliquer les choses à son entière satisfaction. Dès que vos compagnons seront repartis, vous reviendrez, afin de remettre à don Carlos la lettre dont vous êtes chargé pour lui ; puis vous retournerez vous aussi à Madrid, en emportant la réponse de don Carlos et la mienne ; surtout, faites bien attention à cette dernière recommandation, elle est importante.

— Quelle recommandation, señor ?

— Celle-ci : vous prendrez bien garde, en parlant à don Carlos, de ne le traiter ni de Seigneurie, ni d’Excellence, vous m’entendez ?

— Très-bien, oui, señor ; mais je vous avoue que je ne vous comprends pas.

Il est inutile que vous compreniez ; il importe seulement que vous obéissiez ponctuellement.

— C’est ce que je ferai, señor.

— J’y compte ; persuadez-vous bien que don Carlos et moi nous sommes des hommes simples, peu au fait des us et coutumes de la noblesse, et n’ayant jamais fréquenté les grands d’Espagne : me comprenez-vous bien, cette fois ?

— Parfaitement, oui, señor, et je me souviendrai.

— Allez, et à ce soir.

Le courrier s’inclina respectueusement et se retira.

M. Maraval se frotta joyeusement les mains.

— Je crois que tout est arrangé, et qu’il n’y aura pas d’accrocs maintenant, murmura-t-il.

Olivier rentra vers trois heures et demie ; il était d’assez mauvaise humeur : il n’avait rencontré aucune des personnes qu’il voulait visiter, contre-temps qui l’avait fort mal disposé.