Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/243

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— Cela nous rendra bien heureux, la marquise et moi, monsieur le duc ; mais n’attendez-vous pas l’arrivée prochaine d’une certaine personne ? Pardonnez-moi d’oser vous faire cette question.

— Je ne compte pas la voir arriver avant quinze ou dix-huit jours.

— Alors je m’arrangerai pour être de retour avec la marquise pour cette époque.

— Je vous en serai reconnaissant, marquis. Aussitôt après son arrivée, je désire vous présenter cette personne ; vous l’aimerez, j’en ai la conviction, parce que c’est un beau caractère et un noble cœur.

— Je l’aime déjà, monsieur le duc ; votre fils a droit à toute mon affection : n’est-il pas le frère de ma chère Santa ?

— Merci, marquis je vous connais trop pour avoir un seul instant douté de vous.

— Vous me rendez justice, monsieur le duc ; nul, plus que moi, ne s’intéressera jamais à ce qui vous touche de près ou de loin.

— Allons, allons, marquis, reprit le duc dont toute la bonne humeur était revenue, vous faites de moi tout ce que vous voulez ; vous êtes un abominable enjôleur, comme disent les Français, mais vous savez que je vous aime, et je crois que vous aussi vous m’aimez un peu. Allez, et rendez ma fille heureuse, je ne vous demande pas davantage.

— J’y mettrai tous mes soins, je vous le promets, monsieur le duc.

Là-dessus, le marquis de Palmarès prit congé du duc et se retira.

Demeuré seul, don Horacio Pacheco se laissa