Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/246

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— Le valet la tenait ?…

— De l’une des deux personnes qui insistent pour être introduites près de Votre Seigneurie.

— Ah ! il y a deux personnes ?

— Oui, monseigneur ; elles arrivent, disent-elles, de Cadix.

Le duc avait baissé la tête sur sa poitrine, il songeait ; un flot de pensées lui montait au cœur, il n’écoutait plus.

Le valet demeurait immobile, respectueusement courbé devant lui.

Le duc releva la tête, il l’aperçut, la mémoire lui revint.

— Que faites-vous là ? dit-il.

— J’attends les ordres de Votre Excellence, monseigneur, au sujet de ces deux caballeros.

— Ah ! en effet, j’avais oublié. Où sont-ils ?

— On les a fait entrer dans le salon d’Abdérame, monseigneur.

— C’est bien, conduisez-moi.

Le valet souleva la portière et ouvrit la porte.

Le duc passa.

Après avoir traversé plusieurs pièces et corridors, le valet s’arrêta devant une porte, qu’il se prépara à ouvrir.

Le duc l’arrêta d’un geste.

— Je n’ai plus besoin de vous, dit-il, retirez-vous.

Le valet s’inclina silencieusement et sortit.

Le duc serra ses mains sur la poitrine pour modérer les mouvements de son cœur, qui battait à se rompre.

— Enfin ! murmura-t-il.

Et après une courte pose, il ajouta :