Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/278

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charmantes, j’ai une vive affection pour elles, interrompit la marquise avec intention ; je regrette vivement de ne pas les voir avant leur départ.

— Qui vous en empêche, ma sœur ? dit gaiement Olivier ; venez avec moi.

La marquise regarda son mari.

— C’est bien loin, dit celui-ci, une absence si longue ; car votre voyage durerait au moins un mois.

— Ou six semaines au plus, ajouta Olivier toujours riant.

— Ce sont de bien bons amis…, fit timidement la marquise.

— Je le sais bien ; cette visite leur prouverait en quelle estime nous les tenons. Notre père serait, j’en suis convaincu, charmé de vous voir aller leur porter en son nom, avec nos adieux, nos souhaits sincères pour leur bonheur.

— Alors, qui empêcherait que j’accompagnasse mon frère ?

— Ma chère Santa, vous savez combien je vous aime ! dit le marquis, dont le regard brilla de tendresse, et combien le temps me semblera long pendant votre absence ! Cependant, comme de mon côté je vais être obligé d’accompagner la cour à Oviedo, où elle résidera près d’un mois…

— Ah ! la cour se rendra à Oviedo ?

— Pour un mois ou six semaines, oui, ma chère ; j’allais même vous en parler ; aussi, je réfléchis que pendant l’absence de votre frère et la mienne vous seriez ici bien esseulée, et, ma foi ! si vous avez véritablement l’intention de faire ce voyage…

— Mais oui, interrompit-elle vivement, je le désire.